Pour répondre aux nombreuses demandes de retenues d'eau émanant des groupements de base, la fédération confiait les études techniques aux bureaux externes. Cette solution non seulement instaurait une dépendance à ces bureaux mais aussi ne donnait aucun moyen aux bénéficiaires de faire le suivi des activités après leur réalisation. En outre elle était incompatible avec l'approche Naam : "la responsabilisation des paysans à toutes les étapes de l'action": La création d'une unité d'appui chargée de coordonner et de suivre l'ensemble des activités hydrauliques et de lutte contre la désertification au sein de la Fédération, était devenue une nécessité.

Depuis sa création en 1985, l'unité d'appui reçoit des volontaires expatriés. D'abord les français de 1985 à 1992 et ensuite les italiens de 1992 à décembre 1999. Ces expatriés appuient les techniciens de l'unité d'appui et la cinquantaine d'animateurs dans les unions et inter-unions, pour mener à bien l'ensemble des activités programmées par les groupements.

Elle est actuellement composée d'un technicien supérieur de l'hydraulique et d'un animateur expérimenté qui encadrent un réseau d'animateurs composé de
- Huit responsables d'antenne de conservation des eaux et du sol au niveau Inter-union ;
- Cinquante animateurs exogènes au niveau union;
- Plus de mille animateurs endogènes au niveau village.

1 - PHILOSOPHIE DE L 'UNITÉ D'APPUI
Responsabiliser chaque individu, chaque groupe d'individus et chaque communauté face à la problématique de la dégradation de l'environnement.

2 - OBJECTIFS
- Lutter contre le phénomène de la désertification en mettant l'accent sur l'amélioration hydrique dans les champs de culture ;
- Améliorer l'accès à l'eau potable des populations rurales par l'hydraulique villageoise ;
- Retenir l'eau de surface pour favoriser les cultures de contre saison.
- Développer les capacités de tous les acteurs pour faire face au problème de la désertification.

3 - LES ACTIVITES ET LEUR IMPACT
L'unité d'appui hydraulique a pour mission de soutenir les groupements de base dans leurs activités de conservation des eaux et du sol (CES), notamment dans la réalisation des cordons pierreux, des digues filtrantes, des traitements de ravine, des bullis et des barrages.
Ces ouvrages mécaniques favorisent l'infiltration des eaux de ruissellement pour les champs de culture l'alimentation de la nappe phréatique.
L'unité d'appui contribue à l'exploitation de cette eau souterraine pour les populations en réalisant des puits à grand diamètre et des forages.
Fidèle à sa philosophie et dans l'optique de pérenniser les actions, l'unité d'appui donne la priorité à la formation des différents acteurs : animateurs endogènes des villages, animateurs exogènes des unions et responsables d'antenne des inter-unions.
Elle supervise également le travail des animateurs et des paysans dans les villages programmés afin de s'assurer de la bonne application des techniques requises. Ces sorties sur le terrain sont également des occasions d'animation et de sensibilisation des groupements sur la désertification.
Enfin, la Cellule assure l'étude et l'aménagement des périmètres maraîchers et le suivi-contrôle de la réalisation des gros ouvrages (bulli, barrages, puits forages...) par les entreprises.

De l'impact des activités de l'unité d'appui sur le terrain nous retenons :
  - une meilleure compréhension des causes, du processus et des conséquences de la désertification par les paysans de notre zone d'intervention, d'où leur engouement pour le travail de construction des ouvrages CES ;
  - la constitution d'un réseau d'animateurs paysans intervenant suivant leur niveau de compétence. En effet, les animateurs endogènes peuvent construire de la diguette à la digue filtrante. Pour les traitements de ravine et le perré des bullis la présence d'un animateur exogène ou du responsable d'antenne est nécessaire.
  - la plupart des paysans maîtrisent la technique de construction des petits ouvrages  (diguettes) et les réalisent seuls, avec leur famille ;
- des milliers d'hectares (2 000 ha/an en moyenne) ont été récupérés et rendus cultivables à la grande satisfaction des paysans ;
  - une reconstitution du couvert végétal est perceptible ;
  - les puits de certains villages sont devenus intarissables, moins profonds grâce à la présence des ouvrages hydrauliques qui ont contribué à la recharge de la nappe phréatique
  - la mise à la disposition de la population d'eau de boisson par la réalisation de puits à grand diamètre et de forages ;
  - une vingtaine de barrages et de micro-barrages, des centaines de bullis sont mises à la disposition de la population pour l'abreuvement des animaux et pour l'activité maraîchère en saison sèche. Certains périmètres sont aménagés en canaux d'irrigation;
  - une augmentation des rendements agricoles (parfois du simple au double) et du revenu des paysans ;
  - un renforcement de la cohésion sociale par la réalisation des activités communautaires et de façon générale, une amélioration des conditions de vie de la population ;
  - une réduction très sensible de l'émigration des jeunes vers les pays côtiers ou le sud-ouest du pays, plus clément. On constate d'ailleurs un certain retour de ceux qui étaient déjà partis.
UNITÉ D'APPUI HYDRAULIQUE